Le long ruban rouge, 2001

(en collaboration avec Héloïse Audy)

Installation-performance qui prend forme dans un ancien bain public, le Bain Saint-Michel, à Montréal.

Le bain public est un endroit où les corps, à moitié nus, se croisent, se frôlent. Un lieu où les intimités sont mises en relation sous le couvert de l’activité physique. Nous avons tenté de créer une oeuvre où, encore une fois, les intimités se chevaucheraient. Les pensées-matières sont le résultat d’une cueillette de plus de 1500 phrases-pensées recueillies un peu partout à Montréal. Elles sont constituées de centaines d’instants vécus par des personnes différentes qui ont été transcrites sur papier. Cet antre de la baignade est en fait transformé en une fabrique de pensées-matières où nous nous réapproprions le geste de la couturière pour en extraire une action poétique.

Les spectateurs sont aussi invités à transcrire une pensée spontanée, geste qui mettra en branle un processus où leur phrase sera cousue à la suite des autres sur un interminable ruban rouge. L’installation constitue le déploiement et le défilé de ce long ruban rouge qui, à la manière de l’Histoire, récolte des faits. Sur un système de roulement et de tension, le ruban défile dans l’espace. La performance active le fonctionnement de cet atelier à créer de l’Histoire.

Coton rouge, fil rouge, papier, toile de polyester 22 X 7 m, cadres en pin, bassin creusé dans une pièce de tilleul, système de roulement (bobines de fil, feutre), une table pour la machine à coudre, une table pour écrire, 350 m2. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont partagé leurs pensées avec nous. Photo: Julie Faubert.