De pures constructions – collecte d’espaces, 2007

Il s’agit d’une table d’écoute: une table sonore à construire et à déconstruier l’espace. La table a été conçue comme un espace d’échange: entre les deux machines à écrire – trafiquées, abîmées, imparfaites elles aussi – des descriptions d’espaces imaginaires s’entremêlent, se défont, se reconstruisent. (J’entends ici par « description d’espace imaginaire » la description d’un lieu réel par une personne qui n’y est jamais allée.) Chaque tiroir s’est transformé en une situation d’écoute particulière: on retrouvait des sons (machine à écrire, portes s’ouvrant et se fermant, bruits de foule, etc.), des fragments de descriptions orales et des objets reliés à l’inscription scripturale (mots gravés dans des pièces de bois, mots tapés à la machine sur des bandes d’organza, mots brodés sur des tissus divers, mots tapés à la machine sur des papiers translucides, etc.).

Dans un coin de l’espace, en contrepoids à la structure plus stable de la table-rencontre, une série de cadres qui s’ouvrent dans toutes les directions: comme un autre temps de la construction ou encore des restes de processus.

Sons traversant la table d’écoute (extrait aléatoire, 00:40)

 

Contreplaqué russe, fil à coudre, organza de soie et autres étoffes, machines à écrire, pièces de bois, ruban (encres de différentes teintes), papier, haut-parleurs, carte de son, max/msp, amplificateur, 38 m2. Merci infiniment à toutes les personnes, anonymes, qui ont participé à cette cueillette d’espaces imaginaires. Photo: Julie Faubert.