Agnese (extrait de l’entrevue, 00:39)

 

Durant plusieurs mois, nous avons recueilli les pensées qui leur traversaient l’esprit alors qu’elles étaient en train de coudre, en leur demandant de nous les écrire sur de fines bandes de papier. Parallèlement à ce travail de cueillette, nous avons aussi confectionné une immense jupe dans laquelle le visiteur peut pénétrer. Cette robe est constituée de milliers de retailles de tissu ramassées dans les manufactures textiles de Montréal, retailles que nous avons taillées, teintes et assemblées. Les pensées des couturières ont été cousues, les unes à la suite des autres, à l’intérieur de la jupe, afin de rendre visible cette partie de leur travail qui ne l’est jamais. Les voix de plusieurs femmes, de toutes origines, ont aussi été enfouies dans deux des murs de la galerie. Dix petits trous noirs (1/2’’ de diamètre) ont été percés dans ces mêmes murs afin que le visiteur puisse s’y coller l’oreille et ce, dans toutes les postures possibles et impossibles. Ces cinq bandes sonores sont le résultats d’entrevues qui ont été réalisées avec des femmes couturières marocaines, algériennes, libanaises, bengalies, colombiennes, indiennes, québécoises, italiennes, portugaises et françaises. À l’entrée de la galerie, les noms des femmes ayant participé au projet occupent le mur de l’entrée.

Galerie La Centrale/Powerhouse, Montréal. Retailles de tissus teintes, fil à coudre, acier, papier, hauts-parleurs, vinyle (lettrage), 116 m2. Merci infiniment à toutes les couturières de l’industrie textile montréalaise qui ont participé à ce projet. Photo: Julie Faubert et Guillermo López-Pérez.